Les
Ismaéliens des communautés d'Asie du Sud entre islamisation et
indianisation
Michel Boivin, 1998, Brepols,
ISBN 2-503-50687-9
Longtemps décriée par les auteurs musulmans puis
orientalistes, associée au fameux roman noir des Assassins, la communauté ismaélienne
apparaît aujourd'hui comme une communauté musulmane prospère et moderniste. Répartie
aux quatres coins du globe, son histoire récente n'est pourtant pas exempte de drames; en
Afrique orientale, en Iran, au Tadjikistan ou même dans le Xinjang (Chine), les fidèles
ne pouvaient pas pratiquer librement leur foi jusqu'à une date toute récente. Si le
grand public connaît la la communauté à travers l'image réconfortante de son imâm
Karim Aga Khan, grand amateur de turf, peu de gens savent qu'elle se rattache à la
branche chiite de l'Islam. Ses croyances, ses coutumes et ses rites, qui reflètent sa
disparité, ne sont encore divulgués qu'avec la plus grande réticence. Mais la
préservation de cette identité religieuse s'accompagne d'une rénovation qui la fait
apparaître comme une des communautés musulmanes les plus ouvertes au monde moderne.
Michel Boivin, chargé de cours à l'université de
Savoie (Chambéry, France) et chercheur associé au Centre d'Études de l'Inde et de
l'Asie du Sud (CNRS/EHESS, Paris), signe ici la première synthèse en langue française
sur l'Ismaélisme. Son histoire, bien connue dans sa partie la plus ancienne mais
méconnue dans sa partie récente, est analysée avec rigueur et concision, sous tous ses
aspects: sa théologie, son organisation, sa production écrite et ses pratiques
religieuses qui restent encore peu accessibles.