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Les états-Unis ont débloqué un budget de 30 millions de dollars pour financer la construction d'un pont qui reliera le Tadjikistan à l'Afghanistan en enjambant le fleuve Piandz.
L'accord a été signé fin 2003 entre l'ambassadeur américain à Douchanbé, Richard Hoagland, et le ministre tadjik des transports, Abdu Dzhalil Salimov. Il prévoit la construction d'une route reliant le nord de l'Afghanistan au sud du Tadjikistan. Cette route à double voie nécessitera la construction d'un pont de 670 mètres au-dessus du fleuve Piandz.

Cette nouvelle voie de transit s'inscrit pour les Américains dans leur logique de désenclavement de l'Asie Centrale. Elle sera très bénéfique au Tadjikistan qui disposera d'une alternative pour le transit de ses marchandises.

Les études hydrologiques et topographiques sont terminées. Toutefois, les travaux ne débuteront pas avant fin mars 2004, temps nécessaire pour faire l'analyse de ces études, et s'achèveront 18 mois plus tard. Le financement est assuré principalement par Washington, le ministère de la Défense étant le principal pourvoyeur, notamment avec l'aide de ses ingénieurs. Une contribution a aussi été faite par le gouvernement norvégien.

La construction de cinq ponts de moindre envergure financée par la fondation Aga Khan en collaboration avec les gouvernements tadjiks et afghans est aussi en projet. A ce jour, la construction de deux de ces ponts sur le fleuve Piandz a été entreprise.

Cette initiative américaine nourrit tout à fait les ambitions iraniennes dans la relance d'une voie commerciale allant du Golf Persique à la Chine et plus généralement en Asie Centrale via l'Afghanistan et le Tadjikistan.

Cette voie, qui est déjà en phase de construction, démarre d'Iran pour rallier Hérât (ouest de l'Afghanistan), à Mazâr e Sharif, puis d'un côté Sherkhan Bandar (Nord de l'Afghanistan) au Tadjikistan, passant notamment par Douchanbé et Khojand dans le nord, et de l'autre côté de Mazâr-e-Sharif vers l'Ouzbékistan.

Cette voie commerciale initiée par l'Inde et l'Iran semble aussi convenir aux intérêts américains dans la région.

L'aide américaine apportée à l'Iran suite au tremblement de terre de Bam, les intérêts communs et leur collaboration à première vue en Asie Centrale assurent qu'une confrontation entre iranien et américain ne se fera pas sur le modèle de celles qui ont opposé Washington au régime des taliban et au régime baasiste de Saddam Hussein. Quoi qu'il en soit, ces rapprochements timides vont changer la donne dans l'accès aux hydrocarbures et au marché centre asiatique.