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Point de Vue - MORT D'UN PHILANTROPE - 2003-05-21

Date: 
Wednesday, 2003, May 21 - Tuesday, 2003, May 27
Location: 

Il était le demi-frère d'Ali Khan, mais sa vie aura été d'une plus grande discrétion. Si le prince Sadruddin a défrayé la chronique lors de son premier mariage avec le mannequin Nina Dyer en ao-t 1957, il ne fut ensuite plus question de lui dans les pages mondaines. Car l'homme, très vite, donna à sa vie une orientation sérieuse, profonde, loin des flashs des paparazzi.
Entré en 1958 à l'Unesco, il devient en 1965, haut commissaire aux réfugiés, fonction qu'il occupera jusqu'en 1977. L'année suivante, il est chargé de mission auprès du secrétariat général des Nations Unies, avant de rejoindre en 1981 la Commission des droits de l'homme. C'est dire si ce fils du fastueux Aga Khan III avait une haute idée de l'engagement qu'impliquait son appartenance à une famille princière unique. Si tout le monde a en tête l'image du vieil Aga recevant de ses fidèles son poids en or et en pierres précieuses, on ignore souvent qu'en tant que chef spirituel des Ismaéliens, il avait aussi la responsabilité de leur assurer des conditions de vie les plus décentes possibles. Peu de temps avant de mourir en juillet 1957, il désigna pour lui succéder son petit-fils, Karim, le neveu de Sadruddin que seulement trois années séparaient. Celui-ce n'en prit pas ombrage: il reporta ailleurs son envie de servir. On l'a vu, en s'occupant activement des réfugiés à travers le monde, coordonnant les autorités politiques, diplomatiques et humanitaires. Une sensibilité qu'il exprima aussi en se mettant au service d'une autre cause plus vaste encore: la protection de l'environnement.

A la tête de la fondation Bellerive, du nom du château qu'il habitait avec sa seconde épouse Catherine sur les bords du lac de Genève, il multipliait les actions en faveur de la préservation de sites menacés. Monuments mis en péril par la guerre, forêts équatoriales dévastées, mais aussi paysages ben français dégradés. comme le massifs alpin auquel il s'était tant attaché. Toutefois, cet amour de la nature ne se faisait pas au détriment de son intérêt pour l'histoire familiale. Au fil des ans, il s'est constitué une des plus belles collections d'art islamique qui soit. Prince musulman aux origines françaises - sa mère Andrée Carron était la fille d'un restaurateur d'Aix les Bains - Sadruddin était le plus parfait exemple d'un mariage harmonieux entre Orient et Occident.


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