PHOTO: ATT et son hôte Prince Aga Khan au musée national

l'Essor, Mali - n°15060
2003-10-13
08:00:00
M.N. TRAORE et H. KOUYATÉ

Séjour au Mali du prince Aga Khan: un fort intérêt pour la culture

L'illustre visiteur a assisté à l'inauguration du Musée national rénové, visité la mosqué Djingareiber et le centre Ahmed Baba de Tombouctou, la mosquée et le centre culturel de Djenné

Le prince Aga Khan a assisté samedi, à l’inauguration du Musée national rénové aux côtés du président de la République, Amadou Toumani Touré (notre photo). Étaient aussi présents à la cérémonie, le président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Kéïta, le Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, les membres du gouvernement, les représentants des missions diplomatiques et consulaires et une foule de personnalités du monde de la culture.

L’extension et le renforcement de ses capacités font désormais du Musée de Bamako un lieu culturel de référence à l’échelle de l’Afrique de l’ouest. L’ambassadeur de France au Mali a assuré, lors de cette cérémonie, les pouvoirs publics de la disponibilité de son pays et de l’Union européenne à soutenir la promotion du patrimoine culturel malien et la création de musées dans d'autres localités du pays. Francesco Gosseti, le représentant de la Commission européenne, a expliqué que la rénovation du musée participait de la nouvelle politique muséale. Les nouveaux espaces du musée de Bamako serviront non seulement à exposer, mais surtout à produire et valoriser le patrimoine culturel national. Le diplomate a rendu hommage à l’ancien président Alpha Oumar Konaré qui s'est investi dans la réalisation de ce projet. Le prince Aga Khan avait débuté la 3ème journée de son séjour par la visite à l’hôpital Mère-Enfant, le Luxembourg situé près du lycée Prosper Kamara à Hamdallaye. Accueilli par l’épouse du chef de l'État, Mme Traoré Lobo Traoré, présidente de la fondation pour l’Enfance, qui avait à ses côtés, Mme Kéïta Rokiatou N’Diaye, le ministre de la Santé et Mme N’Diaye Fatoumata Coulibaly le ministre du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées. Le prince a visité les différents services du centre hospitalier et annoncé la disponibilité de son réseau de développement social à nouer un partenariat avec la fondation pour l’Enfance. La veille, le chef spirituel des musulmans chiites imamites ismaïlis était à Tombouctou. Le diplômé d’histoire islamique avait à coeur de visiter la Cité des 333 saints, un des symboles les plus prestigieux de la civilisation islamique et l'homme de culture s'intéressait à la possibilité d'étendre les activités de son programme de soutien aux villes historiques.

Le prince Aga Khan accompagné par le Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné, celui de l’Artisanat et du Tourisme, Bah N’Diaye et les autorités politiques et administratives de la 6ème région, a visité la mosquée Djingareiber puis le centre Ahmed Baba.

Vieille de près de 700 ans, cette mosquée située dans la partie sud-est de la vieille ville au quartier Médina, est inscrite depuis 1989 sur la liste du patrimoine mondial en péril. Une situation qui s’explique par la nature des matériaux utilisés et par l’avancée du désert. Pour sauvegarder ces édifices historiques, le gouvernement a créé des missions culturelles dans chaque localité du pays abritant des sites culturels. A Tombouctou, la mission s’occupe de trois mosquées figurant sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO : Djingareiber, Sankoré et Sidi Yéhia.

Honorés d’accueillir un descendant du prophète Mohamed (PSL), l’imam de Djingareiber, entouré des fidèles, a élevé le prince Aga Khan au rang de membre d’honneur de la Ouma islamique de Tombouctou avant de lui offrir un manuscrit d’une très grande valeur, datant du 15ème siècle.

L'illustre visiteur a invité l’imam Abdrahamane Ben Assey et les fidèles de la mosquée présents à la rencontre, à prendre part en mars prochain au Caire à l’inauguration du parc Al Azhar. Le programme Aga Khan de soutien aux villes historiques a, en effet, transformé dans la capitale égyptienne un vaste terrain aride en un parc urbain de 30 hectares. Cet espace inclut une portion du rempart ayyoubide du 12ème siècle, excavé et partiellement restauré sur une longueur de 1,5 km. Le quartier adjacent a aussi été réhabilité. Dans le livre d’or du centre Ahmed Baba, le prince Aga Khan a écrit : “Je vous félicite pour cette collection tout à fait remarquable et j’espère qu’elle connaîtra l’essor mondial qu’elle mérite”. C'est, a-t-il commenté à l’issue de la visite, “un privilège immense de pouvoir visiter ces sites historiques et de voir ces collections de documents d’une très grande importance. Ils permettent de mieux comprendre notre passé dans la Ouma, mais surtout de retenir des leçons également pour l’avenir. J’espère que le rayonnement de Tombouctou qui a été extraordinaire, il y a des centaines d’années, pourra rentrer de nouveau dans l’avenir de la Ouma. Nous avons besoin de chercher l’inspiration dans notre passé pour mieux planifier l’avenir”.

La visite a permis au chef du gouvernement, Ahmed Mohamed Ag Hamani, et aux ministres qui ont accompagné le prince, d’apprécier les travaux de rénovation de l’aéroport de Tombouctou. C’est un aérodrome totalement réhabilité et équipé d’instruments répondant aux normes sécuritaires aéronautiques moderne qui a accueilli le prince et le Premier ministre.

Samedi, à la mi-journée, le Prince Aga Khan s'est rendu à Mopti et Djenné avant de quitter dimanche, notre pays. Nous reviendrons sur la fin de son séjour dans nos prochaines éditions.

M.N. TRAORE et H. KOUYATÉ