ECONOMIA N' 26-27 - DÉCEMBRE 2002/JANVIER 2003Z



Karim L'Africain



SAGA Karim Aga Khan, descendant du prophète, milliardaire (et fils de star), est aussi l’un des premiers investisseurs du continent. Retour sur un parcours hors du commun et sur une entreprise qui tente de conjuger rentabilité et philanthropie.

Par Jean-Claude Grenier

Une allumette, une boite de haricots verts, un filet de pèche, un rouleau de plastique transparent, un prêt bancaire, un carton, une tôle, une police d’assurance, une nuit d'hôtel, un comprimé, un billet d’avion, une journée de safari … Aussi hétéroclites soient-ils, tous ces produits, sortent d’une même identité économique comprenant trois branches : Industrial Promotion Services (IPS), Tourism Promotion Services (TPS) et Financial Services (FS). Connue des spécialistes sous le nom d’Akfed, cette entité plutôt discrète née en 1984, semble se rire de toute logique industrielle. La banque, la sidérurgie, le textile, l'agriculture, l'aviation... mais quel est donc son métier ? Aucun investisseur, a priori, n'investirait un kopeck dans cet apparent bric-à-brac. Pourtant, l'affaire ne cesse de grandir. Faute de consolidation comptable entre les différentes sociétés, peu de chiffres sont accessibles. Mais ses actifs seraient estimés à 1,6 milliard de dollars et ils ne cessent de croître. Présent dans une vingtaine de pays, le groupe emploie environ 18 000 personnes dont 14 000 en Afrique. Plusieurs des sociétés qui le composent figurent dans le palmarès d'Economia, certaines en bonne place. Et il fait souvent la Une des journaux, comme en 2001 avec la prise de contrôle d'Air Burkina après le désengagement de l'État. L'Akfed n'a guère de souci pour trouver des partenaires aussi prestigieux que la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale chargée du secteur privé, le Commonwealth Development Corporation (CDC), l'Agence française de développement (AFD) ou encore la Banque africaine de développement (Bad). Cette année comme l'an prochain, d'autres sociétés verront le jour, toutes destinées à prospérer dans ces marchés réputés impossibles que sont les nations émergentes.


Une de ses grandes joies, les victoires de son écurie.
Un patron omnipresent

Pour comprendre ce groupe, rendons-nous au nord de Paris, à Gouvieux. Le château de Chantilly et son célèbre champ de courses ne sont pas loin. Sur la petite route bordée de chênes et de hêtres, une simple pancarte, « Aiglemont ». Il faut être attendu et montrer patte blanche pour franchir la grille ouvragée. Au milieu d'un parc, d'élégants pavillons en pierre blanche. L'un d'eux abrite l'équipe au sein de laquelle travaille Anwar Poonawala, d'origine indienne. II est membre du conseil d'administration et a la charge des « Industrial and corporate affairs ». Arrivé dans la maison voici trente ans comme simple chef de projet, il en a gravi les échelons et en connaît tous les secrets. Deux fois par mois , il prend l'avion pour Washington, Londres, Genève ou une de ces villes d'Afrique ou d'Asie où se trouvent les projets, les usines et les partenaires d'Akfed. Mais, vous explique ce manager, il ne fait qu'exécuter les intuitions visionnaires et les ordres d'un grand travailleur qui a la terrible manie de lire les rapports dans le moindre détail. Ce patron omniprésent qui fuit les journalistes avec la volonté affirmée de « dépersonnaliser son action », c'est « Son Altesse ».

À Aiglemont, on appelle ainsi le prince Karim Aga Khan IV. Les magazines « people » rêveraient de le suivre à la trace. Mais il les fuit désormais. Même si le quartier général de l'Aga Khan Development Network (AKDN), se trouve officiellement à Genève, c'est à Aiglemont que le prince a installé son secrétariat. Plus de 20 000 personnes, dont de nombreux bénévoles, travaillent dans les institutions et agences qui en dépendent. Dont son frère, le prince Amyn, président du comité exécutif d'Akfed, ou son fils aîné Rahim, membre du conseil d'administration d'Akfed, sa fille Zahra qui s'occupe des affaires sociales au secrétariat de l'Imamat et son fils cadet Hussain qui suit les questions culturelles. Travaillant le plus souvent en relation avec ses partenaires qui oeuvrent dans les domaines sociaux et culturels (voir infographie), Akfed est le bras industriel, touristique et financier de cette institution à vocation internationale engendrée par l'Imamat. Le sigle signifie Aga Khan Fund for Economic Development.

Une dynastie chiite

« Concevoir une société dynamique et moderne sans affecter les préceptes fondamentaux de l'islam. »
« Concevoir une société dynamique et moderne sans affecter les préceptes fondamentaux de l'islam. » Ces propos qu'a tenus à plusieurs reprises l'Aga Khan ne sont pas rappelés à haute voix par Anwar Poonawala mais, à l'entendre, le groupe perpétue la belle tradition des Fatimides, cette dynastie chiite née du côté de Tunis, qui choisit Le Caire pour capitale en 972. Delà, jusqu'en 1171, elle irrigua toute la Méditerranée orientale d'un islam amoureux des arts, des sciences et du négoce (voir encadré). Karim n'a que vingt ans en juillet 1957 quand il reprend le flambeau familial. Fils du prince Ali et de la princesse Tajuddawlah Aga Khan, il est né à Genève le 13 décembre 1936. Sa tendre enfance, il la passe à Nairobi, au Kenya, mais revient faire ses études en Suisse avant d'intégrer en 1959 la prestigieuse université de Harvard. Fort de ses belles études, il reprend le flambeau à sa manière, c'est-àdire en professionnel et avec une passion d'entrepreneur. Peu à peu le network prend corps. Définition officielle : « un réseau d'agences de développement privées créé par Son Altesse avec pour objectif d'améliorer les conditions de vie et le progrès social. » Le Trust Aga Khan intervient aussi dans la culture via notamment l'organisation d'un grand prix de l'architecture visant à encourager la création dans le monde musulman. Le développement social est promu au travers de deux universités, de services d'éducation et de santé et surtout la Fondation Aga Khan. Les activités non lucratives de l'AKDN ont un budget annuel de plus de 200 millions de dollars.

Quant à l'Akfed, cette « institution à but lucratif » se veut une agence de développement internationale destinée à promouvoir l'entreprise privée dans les pays émergents. Ce qui ne l'empêche pas d'être une société où l'amateurisme n'est pas de mise, où l'on recrute au meilleur niveau et où le retour sur investissement fait partie des préoccupations, même si l'essentiel de cet investissement provient des « contributions régulières de son Altesse ».

Organiser, c'était d'abord aux yeux du nouvel Aga Khan, dresser une barrière nette entre sa fortune personnelle et celle du network. Plutôt que de brader son héritage, il a choisi de le faire fructifier. Héritée du grand-père, sa passion pour les purs-sangs aurait pu être un gouffre. Après mûre réflexion, le prince Karim décide de conserver les écuries. À condition que l'activité soit rentable. Réorganisés, ses haras irlandais ou français, à Bonneval et à Saint-Crespin dans le Calvados, ont atteint une dimension stratégique qui leur permet d'aligner quelque 200 chevaux à l'entraînement. Et les résultats sont au rendez-vous. Dont un record personnel : le 13 juin 1999, Daryaba, une pouliche de trois ans, dominait la 154` édition du Prix de Diane Hermès, doté alors d'une prime de 215 millions d'euros. C'était la troisième année consécutive que la casaque verte, épaulettes rouges et toque verte, du prince Karim remportait cette course de prestige.

En aucune circonstance, même durant ses loisirs, l'Aga Khan ne perd sa dimension d'homme d'affaires. Elle serait née lors de ses études aux États-Unis. À 22 ans, visitant l'imprimerie d'un journal de Boston, il découvre l'offset. Aussitôt, il achète la même machine, la fait transporter à Nairobi et lance The Nation. Aujourd'hui, la Nation Media Group Limited, cotée en bourse avec 7 000 actionnaires dont l'Aga Khan (45 % du capital), est une société prospère au Kenya, mais aussi en Ouganda, dans la presse écrite et l'audiovisuel.

Un sens des affaires certain...

Elle devrait bientôt s'implanter en Tanzanie. Une radio et des journaux en anglais et en swahili sont à l'étude. En 1962, alors qu'il cherche une propriété pour faire du yachting, le prince Karim découvre la Valle dell Infarru (la Vallée de l'Enfer) en Sardaigne. La villa devient un « resort » de luxe, avec résidences et hôtels, baptisé Costa Smeralda. Pour le desservir, l'Aga Khan crée sa compagnie aérienne, Meridiana, dont les avions se posent aujourd'hui sur une trentaine d'aéroports. Cette première incursion dans le tourisme conduira l'Aga Khan à bâtir un groupe hôtelier comprenant le somptueux Danieli, à Venise, revendu en 1994 à l'américain Sheraton. Des palaces et des tentes pour amateurs de safari fortunés, on semble assez loin des préoccupations d'une agence dite de développement. « Détrompez-vous, corrige Anwar Poonawala. La construction ou la rénovation d'un hôtel, puis son fonctionnement, demandent beaucoup de main d'œuvre et favorisent l'emploi local. En étant ambitieux dans le projet architectural, nous relançons parfois des métiers ancestraux comme la sculpture sur bois ou la peinture sur céramique et offrons une notoriété à des artisans qui trouvent ainsi de nouveaux clients. » La branche TPS d'Akfed rassemble aujourd'hui 6 hôtels, lodges et campements de luxe, dont douze en Afrique. Dernier arrivé sous le label Serena en 2002, l'hôtel Polana dans la baie de Maputo au Mozambique. En parallèle, sont élaborés des projets d'aide aux agriculteurs du pays, dans le cadre d'un « accord de coopération pour le développement » signé avec le gouvernement. Des contrats similaires ont été négociés au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie ou au Tadjikistan et en Côte d'Ivoire. En 1998, au palais d'Abidjan, l'Aga Khan co-signait avec le président de l'époque, Henri Konan Bédié, un protocole prévoyant de substantiels avantages fiscaux ou opérationnels pour les institutions de développement social de FAKDN et lui octroyant les avantages du statut diplomatique, dont jouissent déjà d'autres agences internationales de développement. Ces conventions résisteront-elles à la crise ? « Les gouvernements ou les institutions qui participent à nos projets savent que nous travaillons sur le long terme, répond Anwar Poonawala. Aujourd'hui, malgré la situation en Côte d'Ivoire, nous n'allons pas fermer nos entreprises. »

...lié a d'evidentes considérable sociales

Créée dès 1965, IPS-West Africa a contribué à la naissance de 24 projets et à la création de 6 000 emplois. Filtisac, fleuron du dispositif ivoirien et en situation de quasi-monopole, fabrique des sacs pour l'agroalimentaire et affiche un chiffre d'affaires supérieur à 60 millions de dollars. Pour éclaircir la logique industrielle d'Akfed, Anwar Poonawala aime entrer dans le détail, documents à l'appui. Les consommateurs français savent-ils que, l'hiver venu, les haricots verts extra-fins qu'ils achètent dans leurs supermarchés viennent de Frigoken, une société d'Akfed, au Kenya, spécialisée dans la transformation de légumes pour l'exportation ? « Au début, raconte le directeur, nous avons eu l'idée d'offrir aux agriculteurs kenyans un débouché pour leurs légumes sachant qu'il serait possible de vendre au prix fort des haricots de qualité à une saison où les champs européens sont improductifs. L'affaire s'est vite révélée intéressante mais nous nous sommes aperçus que les intermédiaires en profitaient plus que les paysans. Nous avons donc décidé de travailler directement avec les 21 000 producteurs concernés. » Un réseau de 1 100 personnes a été constitué pour distribuer les graines et les engrais, prodiguer les conseils nécessaires. Chaque matin, le paysan se rend au village pour livrer la récolte du jour même. Dans le cahier de comptes, deux pages lui sont réservées : l'une pour ses achats, l'autre pour ses livraisons. Toutes les semaines, le solde lui est versé. « Nous achetons la récolte à un prix garanti, poursuit M. Poonawala, et nous surveillons de près la qualité de la production. Au fil de mes visites, j'ai constaté que les enfants se portaient mieux, qu'ils étaient plus nombreux à être scolarisés. Nous contribuons en outre à lutter contre l'exode rural. » Consécration : une conserverie a vu le jour en association avec le groupe agroalimentaire français Bonduelle.

Aider au progrès social conduit parfois à des projets dont le retour sur investissement n'est pas pour demain.
Poonawala est intarissable : « Après l'adoption de l'Africa Growth Opportunies Act (Agoa) par les États-Unis, Son Altesse a voulu créer une usine textile au Kenya. Nous avons choisi de l'implanter dans l'Export Processing Zone (EPZ) d'Athi River. Plus de 1 200 emplois, essentiellement du personnel féminin, sont créés. Quand nous avons dit que nous souhaitions que les mères puissent amener leurs enfants jusqu'à l'âge de trois ans, les autorités ont trouvé cela fort inhabituel pour une zone franche. » Aujourd'hui, quatre personnes surveillent un petit monde dont les mamans travaillent à proximité. Autre exemple, la prise en charge du lot Nord-Ouest de la filière coton, privatisée par l'État ivoirien en 1998. Elle a permis à la société Ivoire Coton, basée à Bouaké, d'être au cour d'un programme social prévoyant entre autre l'adduction d'eau, la diffusion de médicaments, et un programme d'alphabétisation engagé auprès de 50 000 paysans. Aider au progrès social conduit parfois à des projets dont le retour sur investissement n'est pas pour demain. Exemple avec le Tadjikistan. Fort de l'expérience acquise en matière d'électrification en Côte d'Ivoire, où l'Akfed est opérateur de l'usine thermique d'Azito (300 MW), l'Aga Khan a décidé de terminer une centrale hydro
électrique commencée du temps de l'Union soviétique et qui fonctionne à la moitié de sa capacité (24 KW), et de réhabiliter le réseau électrique dans la région de Khorog. L'ensemble pourrait fournir de l'électricité à 250 000 personnes. Le coût total de l'opération est estimé à 26 millions de dollars. « La préoccupation était aussi environnementale, se souvient Anwar Poonawala. Près de 70 % des arbres de la région ont été abattus pour faire du bois de chauffage. Mais, pour rentabiliser le projet, le KW/h aurait été quelque 20 fois trop cher pour les paysans... » Finalement, l'Akfed a convaincu FAID de s'impliquer et le gouvernement du Tadjikistan a reçu 10 millions de dollars. Akfed et la SFI contribuent pour 8 millions de dollars chacun. La Suisse s'est engagée à verser 5 millions de dollars sur six ans pour aider à l'achat de l'électricité par les abonnés. « C'était la première privatisation d'une société d'utilité publique dans l'ex-bloc communiste et la première fois que l' AID participait à un projet relevant du secteur privé ». se félicite-t-on à Aiglemont. Électricité au Tadjikistan, micro-crédit, les idées ne manquent pas pour l'Asie centrale où vivent 25 millions de personnes. En collaboration avec les gouvernements du Kirghizstan, du Tadjikistan et du Kazakhstan, l'Aga Khan a décidé de créer la première université de haute montagne au monde sur trois sites, à Khorog au Tadjikistan, à Tekeli au Kazakhstan et à Naryn au Kirghizstan. Déjà, son Altesse rêve qu'un jour elle accueille des étudiants originaires des autres pays de la région, d'Afghanistan ou de Chine. Ils deviendraient agronomes et certains seraient amenés à intégrer les sociétés qu'Akfed ne manquera pas de créer pour prospérer sur de nouveaux secteurs commerciaux au profit des populations autochtones défavorisées. « Aller toujours plus loin, tel est le défi », conclut Anwar Poonawala. Comme dans d'autres entreprises. Mais, pour lui, patron des activités industrielles, la feuille de route est claire : à aucun moment, il ne doit oublier que son business plan, c'est le développement.

DESCENDANT DU PROPHÈTE

L'Aga Khan appartient à la grande lignée des chiites. Quand Mahomet meurt en 632, ces croyants se référant à une déclaration du prophète, estiment que sa succession ne doit pas se faire par élection parmi ses compagnons mais dans sa descendance directe. Le premier imam ne peut donc être, pour les partisans d'Ali (chi'at Ali) que le cousin du prophète, par ailleurs époux de sa fille Fatima. Ali est élu calife en 656 mais son pouvoir est vite contesté par le puissant gouverneur de Syrie, Mo'awiya, fondateur de la première dynastie des Omeyyades. Ali est assassiné en 661. Des siècles de clandestinité commencent, autant de pérégrinations en Afrique et en Asie, mais aussi de dissidence. L'une d'elle donne lieu à l'apparition des Ismàilis, en 765. Privilégiant une interprétation ésotérique du Coran, la branche des Ismàilis nizârites, que viendront grossir au XVe siècle les Indiens Khodjas, est bien implantée au Pakistan, en Inde ou en Syrie. Elle est aussi présente dans en Afrique, en Asie centrale, en Iran et en Afghanistan. Elle est dirigée par Aga Khan IV, reconnu par 15 millions de fidèles comme leur 49, imam. Ils ne manquent pas de lui verser régulièrement l'aumône volontaire traditionnelle que versent tous les musulmans et qui, selon l'interprétation chiite, est gérée par l'imam.

Personnage puissant en Perse, le 47, imam, Hassan Ali Chah (1800-1881) épouse Fulana, la fille du shah Fath Ali qui lui octroie le titre d'Aga Khan, premier du nom. Entré en rébellion contre le nouveau shah Muhammad, il doit se réfugier à Bombay en 1848. En 1866, un arrêt de la Haute Cour de Bombay confirme qu'il est le descendant direct du prophète. Son fils Aga Khan II mourra après quatre ans d'imamat, en 1885. II revient à Sultan Mahomed Shah, qui régnera soixante-douze ans, de faire connaître la dynastie à toute la planète. En 1906, il appelle les musulmans de l'Empire britannique à la loyauté durant la Première Guerre mondiale. Pour le remercier, Londres le nomme représentant de l'Inde à la Société des Nations dont il assurera la présidence en 1937.

Dans les années vingt, ce milliardaire s'installe en Europe. Côté cour, il fréquente le gotha mondain et aligne ses chevaux de courses à Ascot ou à Longchamp. Son fils Ali, qui roule en carrosse américain du côté de Golfe-Juan, épouse l'actrice américaine Rita Hayworth. En 1937, pour les 50 ans de règne d'Aga Khan III, ses fidèles lui offrent son poids en or. II en profite pour créer une compagnie d'assurance. Dix ans plus tard, il reçoit le même don en diamants et en platine. II crée les caisses d'épargne Diamond Trust ainsi que des écoles dans le sous-continent indien. Côté jardin, en effet, l'imam se révèle un mécène infatigable qui construit des dizaines d'écoles et de dispensaires en Inde ou en Afrique orientale. Installées au Kenya, en Ouganda ou en Tanzanie, les filiales de la Diamond Trust Bank sont désormais les fleurons de la branche « Financial Services » d'Akfed. De même que les antennes de la « Jubilee Insurance » qu'on retrouve sur l'ïle Maurice ou au Pakistan. Avant de partir pour sa dernière demeure, un magnifique mausolée dressé à Assouan, en Égypte, Mahomed Shah désigne comme successeur son petit-fils Karim, en lieu et place de son fils.

J.-C. G.