http://www.essor.gov.ml/sem/cgi-bin/view_article.pl?id=10453
l'Essor n°15508 du - 2005-08-02 08:00:00
A.O. DIALLO


Séjour du prince Aga Khan : les relations s'étendent au social, à la culture et à la micro-finance

Le prince Karim Aga Khan, président du groupe Imamat Islamaili est depuis samedi dans notre pays. Il aurait du se rendre dimanche à Mopti pour inspecter les travaux de restauration de la mosquée de Komoguel I financés par son réseau et effectuer une

randonnée dans le pays dogon mais la météo a contrecarré ce projet. Hier, l'illustre visiteur a animé conjointement avec le président Amadou Toumani Touré un point de presse au palais de Koulouba. C'était à l'issue de la cérémonie de signature d'un accord d'établissement entre le réseau Aga khan de développement (RAKD) et notre pays.

Le document a été signé par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, et e directeur des affaires diplomatiques du Groupe Aga Khan, le Dr Shafik Sachedina, en présence des ministres de l'Équipement et des Transports, Abdoulaye Koïta et de la Culture, Cheick Oumar Sissoko.

L'accord porte sur plusieurs domaines d'intervention. Le social, la micro-finance, la culture, viennent s'ajouter aux activités économiques traditionnelles. Le groupe Imamat Islamaili est un grand réseau économique, présent au Mali depuis de longues années. Le groupe couvre plusieurs secteurs économiques qui entrent dans ses activités, notamment l'industrie, le transport aérien et le tourisme. "Le prince vient d'un pays de culture" a constaté le président Amadou Toumani Touré en expliquant que chacune des visites de l'Aga Khan dans notre pays, "traduit son attachement à notre culture".

Dans son intervention, le prince, tout en se félicitant de l'excellence des relations entre le Mali et son groupe, a annoncé un accroissement de ses investissements dans le social et la culture. Aussi, a-t-il assuré le président de la République, de la poursuite des travaux de rénovation des mosquées entamée à Mopti. La restauration de la Grande Mosquée de la Venise malienne, s'étendra au-delà de l'ouvrage lui-même. Ainsi, seront concernés par ce lifting, l'ensemble des annexes de la Mosquée et l'environnement immédiat de l'édifice.

Amadou Toumani Touré a souhaité que la mosquée Djinguiraïber de Tombouctou entre sur la liste des mosquées à rénover. Ce monument historique, expliquera-t-il, constitue un pan important de notre culture et un maillon essentiel de la promotion du tourisme dans notre pays. Le prince Aga Khan n'a pas caché son rêve de faire du Musée national le haut lieu de la culture dans notre pays. Pour ce faire il se propose d'apporter un appui important à cette institution afin qu'elle puisse recevoir les meilleures collections du monde.

Dans le domaine de la micro-finance, le groupe Aga Khan entend mettre en place un système de solidarité au Mali. Cette initiative aidera à lutter efficacement contre la pauvreté, surtout dans le Septentrion. "Nous allons investir au maximum dans le secteur économique aussi bien au Mali que partout ailleurs, dans le respect des principes de l'islam" a précisé le prince.

Cette initiative a été saluée par le président Touré. "Pour qui connaît la hantise du chômage des jeunes, de la pauvreté féminine au Mali, je ne peux que me réjouir de l'initiative de son altesse d'investir dans le secteur du micro-finance" a t-il confirmé. Du différend qui oppose actuellement le réseau Aga Khan à l'État malien sur la Compagnie aérienne du Mali, rien n'a été dit durant cette conférence de presse. Mais on peut penser que le sujet a été évoqué et certainement réglé (ou en voie de l'être) puisque le prince a réitéré aux autorités maliennes son engagement à investir davantage dans notre pays.

Il faut signaler que le groupe Imamat Islamaili compte plusieurs agences de développement, institutions et membres affiliés. C'est dans ce cadre que l'Aga Khan s'était auparavant entretenu avec l'épouse du chef de l'État, Mme Touré Lobbo Traoré, présidente de la fondation pour l'Enfance.


http://www.essor.gov.ml/sem/cgi-bin/view_article.pl?id=10462
l'Essor n°15509 du - 2005-08-03 08:00:00

Mali-Aga Khan : un lifting en profondeur pour la mosquée de Mopti

Arrivé dans notre pays samedi dernier, Son Altesse le prince Karim Aga Khan du groupe Imamat Ismaili, devait se rendre à Mopti dimanche.

Mais le mauvais temps a empêché son avion d'atterrir à l'aéroport Hambodejo de Sévaré où l'attendaient le ministre de l'Artisanat et du Tourisme, N'Diaye Bâ, le gouverneur de la région de Mopti, Alou Sidibé, le maire de la ville, Oumar Bathily et les directeurs des services administratifs de la région.

Dans la Venise malienne, le prince Aga Khan devait visiter les travaux de restauration de la mosquée de Komoguel I, financés par son réseau et effectuer une randonnée dans le pays dogon. Classée au patrimoine national, la mosquée Komoguel I a été construite en 1933. D'une architecture sahelo-saharienne, l'édifice qui peut accueillir environ 1500 personnes, avait un grand besoin d'être restauré.

Le président de la République a tenu à participer à l'opération en faisant don de 6,5 millions de Fcfa. Mais l'entreprise retenue pour les travaux s'est contentée d'étaler une couche de ciment sur de vieux murs en banco. Les travaux n'ont donc pas donné le résultat escompté.

C'est lors d’une visite dans notre pays que le prince Aga Khan a décidé de financer de véritables travaux de restauration à hauteur de plus de 100 000 dollars (environ 55 millions de Fcfa). Démarrés en novembre 2004, les travaux s'achèveront en avril 2006.

Le superviseur des travaux, Francesco Siravo, et l'architecte spécialiste en terre, Gisèle Taxil, ont entrepris de restaurer la mosquée à partir de son plan d'origine retrouvé aux Archives nationales dans des documents datant des années 50.

L'architecte Gisèle Taxil situe la principale cause de l'écroulement des maisons de la Venise malienne dans la combinaison du banco et du ciment. Ce mélange porte atteinte à la longévité des constructions. Elle préconise l'abandon du ciment et l'entretien régulier des constructions en banco avec un mélange réussi d'enduit tout en évitant la surcharge des couches sur les toits.

A.M. CISSE